mardi 1 octobre 2024

Innovation bio-sourcée pour savon solide à Lille : porte-savon modulable.

L’éco-conception : c’est quoi exactement ?

L’éco-conception est un courant de design qui a vu le jour dans les années 1990, en réponse à la prise de conscience grandissante des enjeux environnementaux.

1. Émergence de l’éco-conception : quand l’environnement devient une priorité

L’éco-conception est un courant de design qui a vu le jour dans les années 1990, en réponse à la prise de conscience grandissante des enjeux environnementaux. À cette époque, les impacts négatifs de la production industrielle sur la planète deviennent de plus en plus évidents : pollution, épuisement des ressources naturelles, accumulation des déchets, et changements climatiques. Ces préoccupations poussent certains designers et ingénieurs à repenser leurs pratiques, pour intégrer des considérations environnementales dès la phase de conception des produits.

L’idée est simple : plutôt que de chercher à réduire l’impact environnemental d’un produit une fois qu’il est déjà sur le marché, pourquoi ne pas le concevoir dès le départ pour qu’il soit plus respectueux de l’environnement ? Cette approche marque un tournant dans la manière dont les entreprises envisagent le développement de leurs produits, en plaçant la durabilité au cœur du processus de création.

Un livre nous a beaucoup influencé chez illo.eco dans notre approche de l’éco-conception et il ne date pas des années 1990 mais plutôt des années 1970. Il s’agit du livre « Design pour un monde réel » de Viktor Papanek écrit en 1971. (Editions Les Presses du réel). C’est un livre manifeste pour le design politique et écologique. Nous vous le recommandons vivement !

2. Évolution de l’éco-conception : de la niche à la norme

Depuis ses débuts, l’éco-conception a parcouru un long chemin. Au départ, elle était souvent perçue comme une niche réservée aux entreprises avant-gardistes ou engagées dans des démarches environnementales. Les premiers produits éco-conçus étaient souvent des initiatives ponctuelles, portées par des entrepreneurs soucieux de l’environnement ou des organisations non gouvernementales.

Cependant, au fil des ans, plusieurs facteurs ont contribué à la diffusion de l’éco-conception. D’une part, la législation environnementale s’est renforcée, obligeant les entreprises à respecter des normes plus strictes en matière de gestion des déchets, de pollution et d’utilisation des ressources. D’autre part, les consommateurs sont devenus de plus en plus sensibilisés aux questions environnementales et ont commencé à exprimer une demande croissante pour des produits durables et responsables.

Parallèlement, les outils et les méthodes d’éco-conception se sont améliorés. Des analyses du cycle de vie (ACV) ont été développées pour évaluer l’impact environnemental d’un produit à chaque étape de son cycle de vie, de l’extraction des matières premières à sa fin de vie. Ces outils permettent aux entreprises de mieux comprendre et de minimiser les impacts de leurs produits sur l’environnement.

Aujourd’hui, l’éco-conception est largement adoptée par les grandes entreprises, les PME et même les startups. Elle est devenue une composante essentielle de la stratégie de développement de produits dans de nombreux secteurs, allant de l’électronique aux textiles, en passant par l’automobile et les biens de consommation courante.

3. En quoi consiste l’éco-conception aujourd’hui ?

L’éco-conception aujourd’hui est une démarche globale et intégrée, qui vise à réduire l’impact environnemental des produits tout au long de leur cycle de vie. Cette approche prend en compte plusieurs aspects clés :

  • Choix des matériaux : le choix des matériaux est une étape cruciale de l’éco-conception. Les designers privilégient désormais des matériaux durables, recyclés ou recyclables, et évitent ceux qui sont polluants ou difficilement renouvelables. Par exemple, l’utilisation de plastiques biodégradables ou de fibres naturelles comme le coton bio ou le lin est de plus en plus courante.
  • Optimisation de la production : la production est également optimisée pour réduire la consommation d’énergie et d’eau, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre. Les procédés industriels sont repensés pour générer moins de déchets et minimiser l’impact sur l’environnement.
  • Durabilité et réparabilité : les produits éco-conçus sont conçus pour durer. Ils sont souvent plus robustes et faciles à réparer, ce qui permet de prolonger leur durée de vie et de réduire le besoin de les remplacer fréquemment. Cette démarche contribue à réduire la quantité de déchets générés.
  • Fin de vie : enfin, la question de la fin de vie du produit est intégrée dès le début de la conception. Les produits sont pensés pour être facilement démontables, recyclables ou même compostables. Certaines entreprises mettent en place des systèmes de reprise pour garantir que leurs produits seront traités de manière responsable une fois qu’ils ne seront plus utilisés.

L’éco-conception ne se limite donc pas à un seul aspect du produit, mais concerne l’ensemble de son cycle de vie. Cette approche holistique permet de minimiser l’empreinte écologique des produits et de contribuer à la protection de l’environnement.

4. L’avenir de l’éco-conception : vers une généralisation et une innovation accélérée

Au cours des prochaines années, l’éco-conception devrait continuer à se développer et à se généraliser, sous l’effet de plusieurs tendances.

  • Renforcement des réglementations : les gouvernements du monde entier devraient continuer à renforcer les réglementations environnementales, poussant les entreprises à adopter des pratiques d’éco-conception pour se conformer aux nouvelles normes. L’Union Européenne, par exemple, envisage de rendre obligatoire la réparabilité des produits électroniques et de renforcer les critères de durabilité pour de nombreux produits. Il existe d’ailleurs déjà la norme ISO 14006 qui définit l’éco-conception.
  • Pression des consommateurs : les consommateurs, de plus en plus soucieux de l’environnement, continueront à exiger des produits respectueux de la planète. Cette demande croissante poussera les entreprises à innover pour répondre à ces attentes, tout en restant compétitives sur le marché.
  • Avancées technologiques : les avancées technologiques joueront également un rôle clé dans l’évolution de l’éco-conception. Les nouvelles technologies, comme l’impression 3D, les matériaux intelligents ou encore l’intelligence artificielle, offriront de nouvelles opportunités pour concevoir des produits encore plus durables et respectueux de l’environnement.
  • Économie circulaire : enfin, l’éco-conception s’inscrira de plus en plus dans une démarche d’économie circulaire, où les déchets des uns deviennent les ressources des autres. Cette approche permettra de créer des boucles fermées, où les produits en fin de vie sont systématiquement réintégrés dans le cycle de production sous forme de nouvelles matières premières.

L’éco-conception a déjà marqué un tournant dans le monde du design et de l’industrie, et son importance ne fera que croître à l’avenir. Pour les entreprises, adopter l’éco-conception n’est plus une option, mais une nécessité pour répondre aux défis environnementaux de notre époque et construire un avenir plus durable. Pour les consommateurs, elle offre la promesse de produits non seulement performants, mais aussi respectueux de notre planète, ce qui en fait un enjeu majeur pour les années à venir.

Et le porte savon illo dans tout ça ?

Voici ce que nous sommes parvenus à faire aujourd’hui concernant notre porte savon :

  • Choix des matériaux : nous utilisons du rPLA, une matière fabriquée aux Pays-Bas à partir du recyclage d’emballages alimentaires en PLA collectés au Benelux. Notre partenaire, l’entreprise hollandaise REFLOW, est un acteur grandissant dans la filière de production de matière revalorisée pour la fabrication d’objets via l’impression 3D entre autres. Le PLA est un polyester produit grâce à la fermentation d’une source de glucides telle que l’amidon de maïs ou la betterave. Le maïs est broyé humide pour séparer l’amidon, qui est ensuite mélangé à des acides ou des enzymes avant d’être chauffé. Lors de ce processus, l’amidon est transformé en dextrose (D-glucose), c’est-à-dire en sucre de maïs. Finalement, la fermentation du glucose produit de l’acide lactique, le composant de base du PLA.
  • Fabrication zéro déchets : l’utilisation du PLA ou du rPLA pour la fabrication de nos prototypes de test ou de notre production nous permet de collecter tous nos déchets de production et de les réinsérer dans le cycle de production pour de futures fabrications.
  • Production 100% énergies renouvelables : le rPLA que nous utilisons est produit sur un site utilisant 100% d’énergies renouvelables et l’usine de production ou sont fabriqués nos porte-savons est alimentée à 100% par l’énergie solaire.
  • Circuits courts : la matière est fabriquée aux Pays-Bas, tout comme la production des porte-savons. Cela réduit considérablement l’impact environnemental du transport pour la fabrication. Les produits sont ensuite livrés en Suisse et en France pour le stockage et la distribution en Suisse et en Europe.
  • Réparabilité : chaque pièce de notre porte savon peut être facilement remplacée en cas de casse ou de perte. La production de la pièce de remplacement se fera à la demande en quelques heures, limitant ainsi la production de pièces détachées volumineuses et leur stockage.
  • Destruction : lorsqu’il est en fin de vie, notre produit est 100% compostable au sein d’une unité de compostage industriel. Même si notre volonté est qu’il dure le plus longtemps possible, le choix de la matière rPLA rend possible le compostage industriel du produit. Malheureusement, il existe aujourd’hui encore peu de filière de collecte pour cette matière en France et en Suisse et il reste encore quelques obstacles à la bonne pratique du compostage du PLA mais c’est en cours. Finalement, la meilleure manière de se séparer du produit sera de nous le renvoyer pour que nous le recyclions dans une prochaine production. Cette procédure de retour n’est pas encore en place mais on y travaille.
  • Emballages : nos emballages seront 100% durables. Des boîtes en carton ondulé durable achetées en Suisse, des étiquettes autocollantes en cellulose NatureFlex avec un adhésif écologique Biotak achetées en France.
  • Site internet et hébergement : nous avons travaillé sur un site internet éco-conçu, c’est-à-dire un site avec des contenus de faible de taille pour limiter le temps de chargement et de facto la consommation électrique (. Toutes les données sont hébergés par l’hébergeur suisse Infomaniak qui a une vraie politique écologique (https://www.infomaniak.com/fr/ecologie)